« Violette dépêche-toi s’il te plaît de descendre tes chaussons avant que je ferme la dernière malle ! »

Ça c’est maman qui me demande pour la troisième fois de l’aider à finir les bagages. Et je ne me décide pas à lui répondre. Bon, allez, j’y vais. Mais j’ai du mal à me dire que ça y est la vie en Australie c’est fini. Demain les déménageurs viennent vider toute la maison et tout sera mis dans un grand conteneur et nous retrouverons tout à Londres pour commencer une nouvelle aventure.

Depuis que Papa a obtenu un poste chez Laurel&Co dans la City, nous imaginons ce que pourra être cette nouvelle vie loin de tous nos amis que nous connaissons depuis que nous sommes nés ici et finalement on ne sait pas trop ce qui nous attend.

Nous sommes allés pour les vacances d’été ou de Noël, 4 fois en France et les autres fois ce sont nos papis et mamies qui sont venus d’Angleterre ou de Paris.

Je regarde la grande pièce transformée en stockage de malles et de cartons. La plupart des meubles sont démontés et soigneusement emballés dans du papier bulle. Les rideaux ont été enlevés, les cadres décrochés des murs, et je vois une petite colonne de fourmis qui se rapproche d’un paquet de gâteaux qui est resté posé près du sac à main de maman. J’espère que je pourrais continuer à observer les insectes et les animaux dans la nouvelle maison. Car ici, maman nous a appris à cohabiter avec eux. Du coup, c’est Louloubox, qui va se demander où nous sommes passés, car il a l’habitude de venir sauter autour de nous dès le petit déjeuner.

Louloubox, c’est un kangourou gris qui est apparu un matin, alors qu’avec Paul on comptait tous les cornflakes qu’il y avait dans une boîte neuve. Maman nous avait donné l’autorisation de vider toute la boîte car nous devions faire un concours pour gagner un baptême en parachute.

Finalement on n’a pas gagné. Mais on a ce jour-là attiré l’attention de Louloubox par nos cris et la montagne de cornflakes sur la table. Louloubox qui depuis est venu pour tous les petits déjeuners. Il vient en sautant énergiquement dès qu’il nous entend remplir nos bols, et il se pose entre Paul et moi et attend qu’on lui caresse le haut de la tête entre ses deux oreilles toutes droites. Alors on fait chacun à notre tour ce petit rituel et on est content de démarrer ainsi la journée avant de se rendre à l’école.

Après, en général, on fait un énorme câlin à TooDoo qui fait un sourire dans son sommeil. Et on le raccroche à l’eucalyptus le plus proche pour qu’il continue de rêver.

Bon, maintenant, je dois vérifier mon sac à dos pour le voyage. Il faut que je puisse m’occuper pendant tout le vol entre Sydney et Londres.

… A suivre.